samedi

La French : Dujardin, Lellouche, Jimenez

En salle le 3 décembre prochain, j'ai eu l'occasion de participer à l'avant première en présence de l'équipe du film. Un billet s'impose pour vous inviter à découvrir cette perle parmi toutes les futures sorties cinéma.

 

Deuxième long-métrage du jeune (brillant) réalisateur Cédric Jimenez, La French s'offre un casting d'exception : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoit Magimel, Mélanie Doutey... Sans même connaître le synopsis, on a déjà envie d'acheter nos places.

« Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes. »

        L'histoire est connue de tous. Du moins de ceux qui ont aujourd'hui la trentaine. Pour ma part, je la découvrais complètement, j'entendais pour la première fois le nom du juge Michel. Le film n'en est que plus intense. Ainsi, si tout cela ne vous dit rien du tout, n'allez pas traîner sur Internet pour en savoir davantage ; laissez le long-métrage vous plonger dans le Marseille, dans "Le Milieu" des années '70. 

        Loin d'être une habituée des films policiers qui généralement ne m'attirent pas, j'ai été complètement séduite par La French. Sans aucun doute parce qu'ici, il n'est pas question de mettre en scène une intrigue binaire "gentil/méchant" fondée sur des scènes d'action et de bagarres à n'en plus finir, mais plutôt de rendre un hommage discret au grand juge qu'était Pierre Michel et de donner à voir une réflexion sur la dualité qu'abrite chaque Homme. L'atout majeur du film réside dans sa construction parallèle des deux héros Michel et Zampa, interprétés respectivement par Dujardin et Lellouche. En effet, loin de prendre partie, la caméra filme alternativement les existences, finalement similaires, des deux hommes. Le spectateur s'attache à ces derniers : tandis qu'il admire Pierre Michel pour son courage, son dévouement, son sens de la justice, il s'attriste pour Zampa qui, dans une autre vie, aurait pu être à la place du juge. Il n'existe qu'une fine barrière entre ce qu'on appelle communément "Bien" et "Mal" que chaque personne décide de franchir ou non, à un certain moment de sa vie. 
De plus, un questionnement sur le développement des mafias, la corruption et l'efficacité de la justice est également présent en toile de fond. La French soulève toutes ces questions complexes (que vous avez sans doute traitées dans vos (lointains) cours de philo) et peut prétendre à une objectivité certaine qui laisse à chacun le soin d'en tirer ses propres conclusions. 
        Au delà de cet aspect, le film bénéficie d'une superbe esthétique. Rare sont les films qui m'ont laissé cette impression de justesse : tout semble parfaitement à sa place, rien n'apparaît comme superficiel. Chaque plan est méticuleusement réfléchi et aucun détails n'est laissé au hasard. Le tout mis en valeur par un BO magnifique qui colle parfaitement aux années 70 françaises. 

        Touchant, juste, humble et profond, La French s'impose comme une des sorties à ne pas manquer cette année. Preuve également que le cinéma français a largement de quoi tenir tête au géant américain qui oublie trop souvent de rendre ses longs-métrages « vrais » et « humains ». 

Pour la Bande-Annonce, c'est juste là. 



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